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Newsletter #14


Ça y est : la dernière newsletter qui clôture la 2ème saison de La Bonne Poire ! C’était dense, c’était riche, c’était beaucoup d’apprentissages pour tout le monde, de tout côté. L’heure est à la réjouissance, et au repos :)


On revient en automne !


Dans cette newsletter :

  • Retour sur nos activités du mois de juin

  • On veut entendre votre avis sur La Bonne Poire !

  • Pourquoi certains événements adressés aux mecs font des flops ?

  • Remerciements

  • Recommandations pour l’été



# Retour sur nos activités du mois de juin


Mensuelle "Rapport au corps"

Le 13 juin, nous nous sommes retrouvés pour parler du corps et du dressage si particulier que le patriarcat inflige à la relation que nous entretenons au nôtre et à celui des autres. Érotisation, complexes, sexualité, normes de beauté, acceptation de soi, discrimination, partage de tendresse, beaucoup de thèmes abordés dans une ambiance détendue. Le soleil était au rendez-vous, recouvrant la petite place devant La Vieille Chéchette d’une golden hour chaleureuse et joviale. Avec l’entrain et la légèreté de l’été, le temps a filé vite vite ; on a toustes été un peu surpris·e·s quand il est venu l’heure de clôturer.


On vous partage quelques réflexions qui ont pu être abordées :

  • C’est quoi érotiser un corps ? Une question par ailleurs traitée de façon riche par un épisode des Couilles sur la table.

  • Des tentatives de définitions ont été faites pour distinguer la jouissance, l’orgasme et l’éjaculation. Déjà, constater que tout le monde n’était pas d’accord sur le sujet était fort intéressant !

  • On vit dans une culture qui découpe nos corps en morceaux évaluables et qui s’enrichit sur les complexes qu’elle génère. Quelles pratiques nous permettent de mieux accepter nos corps ?

  • Et puis c’est quoi, un corps d’homme ? Dans nos imaginaires sont construits des modèles de corps masculins, soit virils soit en lien avec certaines caractéristiques (la pilosité par exemple) ou morphologies (avoir du bide, une calvitie), mais comment se les réapproprier pour leur faire dire autre chose, jouer avec pour subvertir des codes genrés ?

  • Quid du soin de soi et de la santé ? On a parfois l’impression que beaucoup d’hommes ne prennent pas soin d’eux (aussi sur des questions d'hygiène), ne vont pas voir de médecin, abusent de substances, ne prennent pas soin de leur peau ; c’est “comme s’ils se laissaient mourir à petit feu”. Pourquoi les hommes prennent-ils moins soin de leur corps ?

  • On a beaucoup parlé de nos complexes, de nos difficultés, de ce qui nous manque pour apprécier nos corps. On ne parle pas assez du fait que nos corps sont capables de plein de trucs de dingues : nous faire ressentir de la joie, du plaisir, de l’euphorie, c’est extraordinaire !

On vous retrouve à la fin de la newsletter à la section “Ressources” pour aller plus loin sur cette thématique !



La dernière avant l'été : auberge espagnole de clôture

Lutter contre des systèmes oppressifs, à l’extérieur comme à l’intérieur de nous-mêmes, ça peut sembler interminable et déprimant. On peut régulièrement avoir l’impression de stagner, de patauger dans la semoule, d’être toujours coincé·e dans les mêmes trucs. Pourtant, il s’en passe des choses – à l’intérieur de nous, dans nos relations, dans le monde qui nous entoure, les choses bougent. Apprendre à les voir et à les nommer, c’est précieux.

Alors quand on regarde en arrière sur le chemin parcouru cette année, qu’est-ce qu’on observe ? On a pris le temps d’y réfléchir, individuellement, chacun·e pour soi, et on a ensuite partagé ce qui nous permet de nous situer et ce qui, peut-être, pourrait servir à d’autres aussi. La Bonne Poire n’est pas un cercle de parole, on insiste souvent là-dessus (nos activités sont diversifiées, nos formats très différents d’une fois à l’autre) mais ce moment-là y ressemblait beaucoup. Les partages étaient précieux, l’accueil et l’écoute de qualité.

On a envie de partager des bribes de ce qu’il s’est dit, organisé sous quelques thèmes :

Privilèges et validation sociale

« Étant célibataire, j’ai peur de parler de mon engagement à La Bonne Poire avec des femmes hétéro parce que je sens que ça va me donner des points. Et en même temps j’ai envie de m’engager sur ces questions dans d’autres espaces aussi. Dilemme. Je sens en moi une impulsion à être un mec parfait et d’un côté venir à La Bonne Poire me conforte là-dedans, mais en même temps je vois le problème de me satisfaire de ça ; c’est complexe. »

« Dans beaucoup d’endroits, j’ai conscience d’avoir des trucs à perdre si j’interviens sur des comportements ou des dynamiques chiantes. Au fond, je sens que j’ai pas très envie de perdre mes privilèges et de me retrouver dans les marges. Mais en même temps, il y a une performativité dans la marge où je sens que je peux récolter beaucoup de lauriers (« waw t’es trop un mec déconstruit »). Enfin, c’est peut-être plus facile de ne pas être dans la marge. »


S’engager politiquement sur des questions anti-patriarcales

« Dans plusieurs de mes cercles sociaux, je vois des problèmes que je ne me sens pas légitime d’adresser/de visibiliser. »


« Après avoir beaucoup essayé, j’ai complètement abandonné l’idée de faire venir mes potes à La Bonne Poire. »


« Je me sens seul dans un monde de mecs hétéros. Ça me rend triste, c’est un constat décourageant. Parler en public de masculinité et de déconstruction peut me valoir de l’hostilité. »


« Avec La Bonne Poire, j’ai trouvé où me placer dans la lutte anti-patriarcale. En essayant de participer régulièrement aux activités, je me suis senti progresser assez vite en fait. Par contre j’ai aussi senti que je me suis isolé dans une certaine bulle qui n’est pas le monde réel. »

« Il y a des prises de conscience sur le patriarcat qui me sidèrent pendant des semaines, des mois, et l’émotion que ça génère je l’ai beaucoup interprétée comme de la tristesse mais en fait c’est une grande colère – de vivre dans ce monde-là, et pas que patriarcal mais aussi capitaliste, raciste, … M’impliquer dans La Bonne Poire m’a permis de faire quelque chose de cette colère. De gérer une forme de dissociation entre ma vie quotidienne et ce que j’en pense. Le fait de participer à des activités régulièrement m’a aidé à intégrer ça dans mon quotidien. »

« Pendant la journée de l’action contre Peterson, j’ai réalisé que le travail fait dans les cercles [de masculinité] était très minime. Comment changer d’échelle ? Moi aussi, j’ai arrêté d’essayer de faire venir mes potes dans ce genre d’initiative. »


« Avec l’action contre Peterson, j’ai réalisé que pendant longtemps dans mon travail il fallait marcher sur un fil étriqué pour ne pas prendre trop de place, et là, tout à coup, il faut prendre une place [de leadership dans l’action militante] et je ne sais pas comment faire. Il n’y a pas de mentor. »


Développement personnel et émotions

« Cette année j’ai commencé une thérapie. J’ai découvert que les mecs avaient un mode YOLO. J’ai appris qu’on pouvait demander de l’aide. »

« Ma difficulté cette année, ça a été de découvrir que j’avais des émotions. Avant, j’étais agité·e tout le temps. Maintenant, parfois je suis triste, c’est chiant et inconfortable mais je peux aussi danser tout seul à 3h du mat’, faire du sport, écrire un journal, et ça me fait du bien. »


Relationner avec des hommes

« Cette année j’ai cherché à partager mes émotions/ma vulnérabilité avec des hommes, et pas toujours qu’avec les meufs. Et en fait, en allant vers les mecs, je me suis retrouvé à rien dire. »

« J’ai réalisé que les personnes avec qui j’entretenais des relations plus intimes, avec qui j’échangeais des nouvelles, qui me demandaient comment je vais, ce sont principalement des femmes. Cette année j’ai essayé d’investir une relation d’amitié avec un autre mec. »

« Il y a cinq ans, j’ai arrêté d’essayer de me lier d’amitié avec des hommes cis hétéros parce qu’ils ne respectaient systématiquement pas le cadre qu’on convenait pour la relation. Cette année, j’ai senti que j’avais passé un cap et que je pouvais ré-essayer d’investir ce type de relations. Bilan : c’est un échec. J’ai été déçue, ça m’a fait passer par des hauts et des bas, des colères et des deuils. C’est vraiment une perte de temps et d’énergie. »

« J’éprouve beaucoup de difficultés dans mes relations interpersonnelles avec les hommes. Souvent, je ne me sens pas exister. L’enjeu pour moi était cette année de me réapproprier mon corps. Si je mets une robe, c’est pour moi et si quelqu’un n’est pas content, c’est une brique dans la gueule. Je suis contente de m’être cette année épargnée davantage de relations avec des hommes. »

« Comment être en relation avec des hommes sans cultiver d’attentes ? Je ne peux pas descendre mes attentes plus bas que ça, et je suis encore déçue. »

Divers

« Je commence à atteindre mon seuil d’écoute sur les violences sexistes et sexuelles. J’ai besoin de faire un break. Je sais pas comment gérer. Être la personne de référence identifiée dans un groupe d’amis c’est inconfortable, c’est difficile de trouver une juste place. »

« Comment m’éloigner de ce qui me fatigue et m’épuise, sans fuir les difficultés ? »

« Cette année, j’ai essayé d’être plus proactif sur la question de gérer les conflits et de m’outiller pour cela. »


« J’ai appris que j’ai plus de valeur comme personne queer dans une communauté cis-het que comme personne cis-het dans une communauté queer. J’ai beaucoup cherché l’appartenance queer mais j’accepte ma place. »

« J’ai l’impression que les groupes qui travaillent sur la masculinité foirent toujours à un moment. Cette année, je me suis demandé quel est le projet qui va foirer qui m’intéresse le plus ? »

« Cette année, j’ai cherché ma place aussi dans ma sexualité et j’ai pu recevoir de la guidance et de l’aide de ma/mes partenaire(s). »

« Je n’ai pas pu venir à La Bonne Poire aussi souvent que je l’aurais voulu, mais ça m’a donné beaucoup d’espoir. »


Après ces partages, l’auberge espagnole était joyeuse et bien alimentée (bravo tout le monde !) ; l’occasion de se côtoyer sous un jour plus léger. Merci à toustes pour votre investissement !



Travailler l'inconfort par le corps #3 : édition d'été

Encore une très belle édition de l’activité corporelle animée par André Chapatte ! Une quinzaine de participants étaient présents pour former un groupe assez diversifié. Une nouvelle fois, ça s’est très bien passé. Les retours étaient positifs sur le déroulé du workshop et le cadre bienveillant qui était installé. Plusieurs participants ont exprimé être agréablement surpris d’avoir pu s’adonner à des exercices qu’ils ne s’imaginaient pas capables de faire en amont.


Malgré la tentative de raccourcir l’activité, celle-ci est restée assez longue et assez demandante en disponibilité mentale et émotionnelle. On a d’autant plus pu apprécier le fait que différentes personnes aient pu prendre la liberté de s’écouter et de se mettre de côté quand elles en sentaient le besoin, pour redescendre un peu, souffler, prendre le temps de ressentir cette reconnexion à eux-mêmes, se demander quels étaient leurs besoins (manger, faire une pause, papoter ?). Chacun son rythme, chacun ses enjeux, l’objectif est bien de s’écouter et de rester connecté à son propre corps. Mais quelle beauté quand les conditions sont réunies et qu’on peut entrer en connexion les uns avec les autres, s’accueillir, prendre soin, se laisser être vulnérable et construire ensemble une communication sécurisante.



# On veut entendre votre avis sur La Bonne Poire !


Cela fait 2 années que La Bonne Poire existe et nous aimerions entendre votre avis.


Ce formulaire s'adresse aux personnes qui participent activement à nos activités ou non, qui lisent nos newsletters ou non, qui nous suivent sur les réseaux ou non. On aimerait entendre vos remarques, vos réflexions, vos points d'attentions, vos commentaires positifs, tout ce que vous avez à nous dire pour qu'on puisse faire mûrir La Bonne Poire ! Alors on compte sur vous pour le remplir :


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Merci beaucoup !


# Pourquoi certains événements adressés aux mecs font des flops ?


Le 24 juin, Quentin Delval était invité par la galerie that’s what x said pour parler de son livre récemment publié : Comment devenir moins con en dix étapes. La Bonne Poire n’y est pour rien dans l’organisation de cette activité, mais on a suivi l’événement avec beaucoup d’intérêt. Sur Facebook, la galerie indiquait que : « Cet évènement s'adresse aux hommes cishet. Il est ouvert à toustes mais ne parlera pas à un public déjà averti ».


Leila est celle d'entre nous qui suit de plus près l'actualité au sujet des masculinités, que ça soit au niveau des publications ou des évènements sur Bruxelles; et elle y est allée. Quelle n’a pas été sa surprise de constater qu’elle n’était pas seulement la seule participante à être à l’heure… mais la seule participante tout court ! En réalité, on ne devrait pas vraiment parler de surprise parce que ce n'est pas la première fois que Leila va à un évent adressé aux mecs et que personne ne se pointe ou presque, à part les organisateur·rice·s. Il serait plus juste de dire : quel n’a pas été notre roulement d’yeux exaspéré de constater qu’aucun mec ne s’est déplacé pour cet évènement prévu pour eux !


Mais pourquoi certains évènements adressés aux mecs font des flops ? On partage avec vous notre réflexion sur ce sujet dans une note qui revient également sur l’action contre Jordan Peterson le 29 avril.



# Remerciements


La Bonne Poire est un engagement qui a du sens pour nous mais qui n’est pas tous les jours léger. La joie qu’on cultive entre nous est belle, elle est radicale et c’est une chance pour nous de pouvoir œuvrer ensemble. Nous profitons de cette dernière newsletter de la saison pour adresser quelques mots de remerciements à celleux qui font vivre l’initiative avec nous 🙂


À André et à Guilaine qui ont animé des activités cette année ;

À Marion et Ortie pour le soutien moral, les repas délicieux et l’ébauche d’une nouvelle identité graphique ;

À Audrey pour le premier logo qui nous a permis de nous lancer tout en couleur ;

Aux Mordus, pour leur engagement, leur convivialité et leur soutien à tous les niveaux ;

À La Commune d’Ixelles ainsi qu’à la Vieille Chéchette pour l’accès à leurs locaux ;

Au Théâtre des Martyrs et en particulier à Sophie pour la collaboration et la confiance ;

Aux imprimantes de nos boulots respectifs ;

À la deuxième ligne de personnes queer et féministes pour les innombrables allers-retours, les discussions-réflexions, la vigilance, le soutien ;

À bell hooks et Paulo Freire pour le parrainage spirituel ;


Et puis à vous qui lisez nos (longues) newsletters parce que ça a vachement moins de sens d’écrire si personne ne lit.




# Recommandations


Sur le corps et l’érotisme


Mais aussi

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