C'est déjà l'avant-dernière newsletter avant l'été !
Dans cette newsletter :
On parle de nous : revue de presse
Retour sur nos activités du mois de mai
Annonce des activités de juin et fin d’année !
Travailler l’inconfort par le corps, édition estivale
La dernière avant l’été
Recommandations
# On parle de nous : revue de presse
Depuis la dernière newsletter, on peut noter deux lieux où on a parlé de nous ! D’abord, la revue Imagine Demain Le Monde a fait un petit reportage sur notre mensuelle “paternité” de février et a demandé à des expert·es ce qu’iels pensaient de La Bonne Poire. Concrètement, il en ressort que selon elleux, la présence de femmes est quasiment obligatoire pour accompagner le travail sur les masculinités, mais surtout, il faut que les hommes “se bougent”, pas seulement sur les questions qui les concernent. Iels nous rappellent aussi de faire attention à notre santé, à notre charge de travail, et à prendre soin de nos possibilités de nous arrêter quand on veut; ce qui occupe activement notre réflexion mais ce à quoi on a pas encore trouvé de solution miracle.
Parallèlement, Leila a été invitée à parler sur Radio Campus de La Bonne Poire et de son sujet de thèse !
# Retour sur nos activités du mois de mai
Mensuelle "Masculinité : le goût du risque ?"
Le 9 mai, nous nous retrouvions pour notre cinquième mensuelle autour de la thématique : “masculinité, le goût du risque”. La thématique était moins directement parlante que les précédentes pour certains, mais on a pu voir les conversations décoller vite et surtout, nous emmener dans des recoins riches et inattendus.
Déjà, c’est quoi un risque ? Quel est le seuil à partir duquel on peut considérer qu’une situation est risquée ou pas ? Un risque est toujours une évaluation, mais qui décide : la personne qui prend le risque ou les normes ? Il y a des gens plus à l’aise avec la prise de risque que d’autres, des personnes plus casse-cou, plus téméraires, mais est-ce que cela est nécessairement en lien avec la socialisation genrée ? La prise de risque peut-elle être comprise avec le prisme de la masculinité ?
Certains auteurs sont de cet avis : que ce soit dans les conduites routières, les consommations de drogues, les comportements sexuels, les placements boursiers ou bien dans le sport, il semblerait que les prises de risque soient beaucoup plus souvent adoptées par les hommes. Est-ce que c’est un problème ? Les gens font encore bien ce qu’ils veulent d’eux-mêmes non ? Et bien justement : si certaines prises de risques concernent d’abord la personne qui les prend, dans la plupart des cas, les comportements à risque ne sont pas sans conséquence pour l’entourage. Si la prise de risque peut mettre en danger physiquement des proches, elle peut aussi les fragiliser sur le plan psychologique. Quelle responsabilité a-t-on dans l’inquiétude que nos comportements produisent au sein de notre entourage ? Susciter régulièrement du tracas chez ses proches n’est-il pas une des formes que peut prendre la domination ? Qui gère les risques pris ? Qui s’occupe de nous quand le risque était trop grand, pas assez maîtrisé et que des conséquences négatives se produisent ? Tout le monde peut-il se permettre de prendre des risques (financiers, physiques, etc.) ? Autant de questions qui esquissent les inégalités que nous avons face à la prise et à la gestion du risque.
Certains ont pu, au cours des discussions, identifier quelque chose qui faisait partie de leurs mécanismes d’apprentissages : les mecs sont encouragés à développer une confiance en eux qui leur permet d’y aller même s’ils ne savent pas ce qu’ils font. Ils vont se planter et puis ils auront appris. La socialisation féminine, en encourageant la précaution, la peur de l’échec et le perfectionnisme, encourage moins à prendre des risques mais plutôt à se former, à réfléchir en amont, à avancer quand on est sûr·es de soi.
Et pourtant, il semblerait aussi que si masculinité et prise de risques se conjuguent assez bien, cela ne concerne que certaines formes de prises de risque. Quand il s’agit de se montrer vulnérable, de dévoiler ses sentiments, de faire confiance, de sortir du carcan rigide de la virilité, … tout à coup, on y va un peu moins. Nos habitus genrés favorisent certains risques au détriment d’autres. La palette très étendue des risques que l’on peut prendre (la vie n’est-elle pas une grande prise de risque ?) serait comme polarisée entre les risques valorisés car virils et ceux qui ne le sont pas : avec d’un côté, le risque de dire ses sentiments pour prendre soin de ses relations, de l’autre, se mettre en danger en agissant dangereusement.
On laisse les illustrations de La Mecxpliqueuse faire la transition vers l’activité suivante :)
Arpentage "On ne naît pas mec" de Daisy Letourneur
Quand on a commencé La Bonne Poire, on a quelquefois reçu comme retour qu’on était trop intellectuelles. On a varié les activités, recherché d’autres équilibres avec les mensuelles plus conviviales et les ateliers corporels plus expérientiels. On n’avait pas encore fait d’arpentage littéraire cette année, il était donc temps d’en reprogrammer un. “On ne naît pas mec. Petit traité féministe sur les masculinités” de Daisy Letourneur apparaissait comme un très bon candidat ! L’écrivaine transgenre écrit depuis 2017 au sujet des masculinités sur son blog "La Mecxpliqueuse". Le ton est léger, les illustrations sont drôles, le propos est clair. Un ouvrage introductif et pertinent sur le sujet des masculinités, écrit pour des hommes; un vrai féminisme 101 rempli de punchlines qui remet un peu les pendules à l’heure et qui fait de vraies propositions.
La lecture a pu se faire au soleil ou à l’ombre d’un arbre dans le parc du Viaduc (Ixelles), ce qui était fort agréable. Néanmoins, la discussion qui a suivi n’a pas été aisée. Mea culpa de notre côté, le cadre aurait pu être posé de façon plus fluide. Mais surtout, on a pu se confronter à la difficulté de situer une discussion à un endroit intéressant quand les participant·e·s n’ont pas du tout la même aisance avec les grilles d’analyse de genre et féministes. Une discussion hésitante, partant dans des directions un peu trop différentes, une difficulté à trouver le fil… Jusqu’ici, on a toujours fait le pari que dans un travail collectif, chacun a des choses à (s’)apprendre, peu importe son expérience en matière de travail sur le genre, mais on va peut-être réfléchir un peu à ça. Quand l’écart se creuse de trop, que mettre en place ?
D’aucuns ont pu observer que les mensuelles, c’est vraiment une plaine de jeux à côté des discussions où on essaie vraiment de rentrer dans la pensée d’un·e auteur·ice, d’aborder une pensée plus conceptuelle, de réfléchir ensemble à un sujet un peu plus poussé que ses impressions, ses sentiments, son vécu. On revient sur notre pli de base : nous, notre féminisme, il repose sur une charpente théorique solide, construite par des générations de penseur·euses avant nous, et sans lesquel·les notre maison (notre projet, nos propositions) ne tient pas.
On espère que cet arpentage a pu donner envie aux participant·es de lire l’ouvrage de Daisy Letourneur dans son entièreté. Nous, il nous a fait nous demander si l’arpentage de livres de vulgarisation féministes pour mecs était vraiment la meilleure manière d’avancer à La Bonne Poire. Ce qu’on veut dire c’est : “On ne naît pas mec. Petit traité féministe sur les masculinités” de Daisy Letourneur ou “Comment devenir moins con en dix étapes” de Quentin Delval (il vient bientôt présenter son livre, les infos ici) sont déjà tellement bien écris, tellement léger, tellement vulgarisés, tellement accessibles, pourquoi les arpenter ? Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt se frotter à des ouvrages plus denses, plus difficiles à aborder seul·es ? On a plein d’ambition pour l’année prochaine, restez connecté·es ;)
# Annonce des activités de juin et fin d'année !
Mensuelle de juin : Le rapport au corps
Cette mensuelle est la dernière avant notre pause estivale. Raison de plus pour y venir !
Les complexes physiques, les injonctions à avoir un corps viril, la place du toucher dans nos relations, la place qu'on prend, la sexualité, la maîtrise, le corps des autres, etc. : nos rapports au corps peuvent être appréhendés par tout un tas de sujets que nous explorerons ensemble. En échos avec l’atelier corporel proposé le 28 juin, on vous propose donc de parler de corps.
Infos pratiques :
Le 13 juin
Au café-bouquinerie coopératif La Vieille Chéchette
Ouverture des portes à 18h30 ; début de l’activité à 19h, fermeture à 22h30.
Inscription souhaitée via ce formulaire. Le nombre de places est limité.
Nous espérons que cette activité touche principalement des hommes. Si tu es intéressé·e et que tu n'es pas un homme, tu es lae bienvenu·e ! Mais c'est encore mieux si tu viens accompagné·e :)
Prix libre et conscient
Événement Facebook
Travailler l'inconfort par le corps : édition estivale
Après deux premières éditions qui ont suscité beaucoup d’enthousiasme, nous vous proposons une nouvelle fois cet atelier corporel avec André Chapatte, pour permettre à de nouvelles personnes d’y participer. Si des participants des précédentes éditions veulent le refaire, rien ne l’empêche.
La culture patriarcale exige des hommes qu'ils inhibent leurs émotions et mutilent leur vie affective. (Nous avons rédigé un petit texte à ce sujet, pour celleux qui souhaitent aller plus loin, c’est par ici). La peur de l'intimité, l'inconfort de la tactilité, la difficulté de dire ses émotions peuvent être travaillés à travers le corps. André Chapatte (artiste, danseur, performeur et animateur sur les interactions entre corporéité et masculinité) nous propose un moment de découverte de soi et de l’autre à travers le corps, les gestes, le toucher. Plus d’infos sur l’activité.
Un moment d’échange et de rencontre plus informel suivra l'atelier pour ceux qui veulent. Une table est mise à disposition pour mettre en commun des boissons ou des grignotages.
Infos pratiques :
Quand ? 28 juin à 18h00
Où ? Rue de l'Argonne, 35 à 1060 Bruxelles
Pour qui ? L'événement cible les personnes dont l'identité de genre s'est construite, à un moment ou à un autre dans la masculinité, que cela soit de manière assignée, transitionnelle, revendiquée ou rejetée. En tant qu’organisatrices de La Bonne Poire, des femmes seront présentes mais ne participeront pas.
N’hésitez pas à enfiler une tenue confortable :)
Prix libre (prévoir cash) - prix conseillé : 5€
Inscription obligatoire via ce formulaire
Événement Facebook
La dernière avant l'été : auberge espagnole de clôture
Dans l’organisation de notre travail (militant et bénévole), c’est important pour nous de faire une vraie pause estivale, pour laisser reposer tout ce qu’on a pu pétrir pendant l’année. Il n’y aura donc pas de nouvelles activités La Bonne Poire avant l’automne ! Mais pour bien clôturer cette deuxième saison, on vous propose une dernière rencontre (bon, elle aura lieu avant l’atelier corporel mais c’est pas grave) histoire de faire le point, le bilan, de mettre en commun et de se réjouir de ce qui a été fait. Cela prendra la forme d’un moment un peu plus réflexif (Si je regarde en arrière sur le chemin que j’ai parcouru cette année, qu’est-ce que j’observe ? Qu’ai-je appris ? Sur quoi ai-je évolué ?) et puis d’un moment plus convivial (auberge espagnole, terrasse, soleil, bonheur).
Ça aura lieu à l’Atelier Tipi, il y a un bar sur place. On vous demandera d’apporter quelque chose pour l’auberge espagnole (peut-être ce serait pas mal que pour une fois on ne mange pas que des chips ? 😛).
Infos pratiques :
Quand ? 20 juin, début de l’activité à 18h30.
Où ? Rue du Viaduc 133, 1050 Ixelles.
Pour qui ? N’importe qui ayant déjà participé à une activité La Bonne Poire cette année. On veille néanmoins dans les inscriptions à ce que ¾ des participant·es soient des hommes.
Apporter une participation pour l’auberge espagnole 🥕🥙🌯🍣
Prix libre, pensez à prévoir du cash.
Inscription via ce formulaire
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# Recommandations
Sur la prise de risque :
L’article “Le sexe du risque” de Nicolas Penin dans Ethnologie française 2006/4 (Vol. 36), pages 651 à 658
L’article “« Sports à risque » : production, permanences et résistances à la domination masculine” de Nicolas Penin dans Nouvelles Questions Féministes 2007/1 (Vol. 26), pages 90 à 105
L’épisode “Des hommes et des bagnoles” du podcast “Les Couilles sur la table”
L’épisode “Pourquoi le sport reste encore un truc de mecs” du podcast “Les Couilles sur la table”
Le texte de Daisy Letourneur “Les hommes, ces héros” sur son blog “La Mexpliqueuse”.
Le texte de Daisy Letourneur “Pourquoi les hommes sont plus immatures” sur son blog “La Mexpliqueuse”.
Autour du livre de Daisy Letourneur :
Le livre “On ne naît pas mec. Petit traité féministe sur les masculinités” de Daisy Letourneur (2022)
Tout le blog “La Mecxpliqueuse” rédigé et illustré par Daisy Letourneur
Le livre “Comment devenir moins con en dix étapes” de Quentin Delval (2023)
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