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Newsletter #24



Ça y est, on est reparties, on relance la machine, on se retrouve pour discuter, manger, ruminer, comprendre et cibler les ressources qui demandent aujourd’hui à être préservées, amplifiées. 


Qu’est-ce qui s’est passé pour nous en ce mois d’octobre ? On est dans une phase hyper intense et réjouissante du projet. De nombreux groupes de travail différents nous permettent de jongler avec de plus en plus de sujets et de collaborateurices intéressant·es. Merci à elleux. On sent qu’on prend de la vitesse, qu’on gagne en ambition. Le noyau de La Bonne Poire se voit en moyenne 3 fois par semaine ; on se fait des journées de travail accompagnées de brunch généreux. Notre amitié est puissante et belle. 


Ceci semble idyllique. Et pourtant, notre mois d’octobre n’a pas été conforme à ce que l’on vient de décrire. Ou, en tout cas, partiellement. Alors à quoi a vraiment ressemblé notre mois d’octobre ? 


✨À de la dissonance cognitive ✨


Car, quel sens est-ce que ça a, La Bonne Poire, pendant que le monde brûle (de tant de manières différentes) ?


Nous, on se pose souvent la question. Autant ce projet nous apporte infiniment de joie, autant on ne peut que se laisser envahir par les ondes de choc que provoquent les nouvelles émanant de la Palestine ou du Liban, de l'Afghanistan, du Soudan, du dérèglement climatique et puis de toutes ces tragédies quotidiennes que nous ne pouvons ici qu’énumérer mais auxquelles nous devons prêter attention (Congo, Ukraine, Amazonie, Rojava, peuple ouïghour, le Vlaams belang qui remporte son premier mayorat à Ninove ou l’horizon Arizona, et toutes les autres encore) afin d’en porter le deuil. Ça fait un an que l’on supporte l’insupportable, que l’on est témoins d’actes d’une violence inouïe.


Et franchement, on pleure. On est en colère. On est indignées. Et on a peur de ce que l’escalade en cours dessine comme futur.


Si les institutions faillissent, si elles ne parviennent pas à faire respecter les règles de leur propre jeu, alors il semblerait que ce soit la loi du plus fort qui prime. Le 20e siècle nous a légué le droit international dans un contexte de prise de conscience que notre espèce avait les moyens de mettre plusieurs fois fin à la vie sur terre. 


Si ces institutions échouent à condamner effectivement des crimes commis à la vue de toustes, ne sont-elles pas en train de visibiliser leurs limites ?


Et nous, nous qui avons le privilège d’être en relative sécurité, qui avons le privilège d’avoir des vies dont l’on se soucie, celles susceptibles d’être pleurées (Judith Butler parle de «grievable lives »), qu’est-ce que ça peut bien nous faire ? Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux : de la même façon qu’à La Bonne Poire, nous interpellons les hommes pour qu’ils se sentent concernés par les violences que le patriarcat perpétue et dont ils bénéficient afin qu’ils s’engagent (de quelque manière que ce soit) pour y mettre fin, de la même manière nous, occidentaux·ales, européen·nes, blanc·hes, nous devons nous laisser interpeller par ce que notre système tolère, cautionne, promeut, soutient et dont nous bénéficions collectivement (si pas aujourd’hui, historiquement c’est indéniable). 


On ne croit pas que la culpabilité soit un moteur politique intéressant. La culpabilité mène à [feel sorry for oneself] et à se replier sur soi-même. Par contre, on croit que la honte est un moteur politique, elle nous oblige à penser, à nous positionner, elle nous meut jusqu’à ce que nous n’ayons plus de raisons d’avoir honte


Nous avons honte. On ne veut pas le minimiser.  


Malgré tout, dans cette newsletter, on revient comme à notre habitude sur nos activités du mois d’octobre, on vous fait part de ce qu’on prévoit pour novembre ainsi que de nos réflexions et propositions. 


Au programme

  • Coup de gueule et détour historique sur l'avortement

  • Retour sur nos activités d'octobre

  • Nos prochains événements

  • Des recommandations



# Coup de gueule et détour historique sur l'avortement

Le 28 septembre, c’était la journée internationale pour le droit à l’avortement. En cette journée de lutte, une manifestation avait lieu dans le centre de Bruxelles. Pourtant, personne… Bon on exagère, on était une grosse centaine de personnes. Bref, pas des masses, quoi. Et ça nous a étonnées parce que, quelques jours avant, la proposition de loi du PS, d'Ecolo-Groen, du PTB et de l'Open Vld visant à renforcer le droit à l'IVG, inscrite à l'ordre du jour de la Commission Justice du Parlement fédéral, a été refusée. 


La même semaine, La Belgique a aussi eu “l’honneur” d'accueillir le pape et de s'ébahir sur ses propositions : béatifier le roi Baudoin pour sa grande lutte contre l’avortement et, sans complexes, qualifier les médecins qui pratiquent l’avortement de « tueurs à gage ». Soit, une belle semaine pour les droits des femmes et leurs luttes à disposer de leurs corps.


Il nous semblait important d’en parler pour plusieurs raisons : déjà on avait le seum mais surtout parce que ce sujet ne concerne pas que les femmes ! (et oui, les femmes ne tombent pas enceintes grâce aux cigognes) 


Ça, c’était pour la partie “coup de gueule”. Et pour la promesse du détour historique, on a écrit un texte sur notre site (pour éviter que la newsletter ne s’allonge encore, oups 🫣) qui explique pourquoi l’avortement est un enjeu crucial pour le mouvement féministe et offre quelques chiffres ainsi que des informations quant à l’histoire de cette lutte en Belgique. 




# Retour sur nos activités d'octobre

La mensuelle d'octobre : les amitiés masculines

Quelle joie de reprendre les activités ! Lors de cette soirée de rentrée, nous avons exploré ensemble un sujet à la fois complexe et passionnant : les amitiés masculines. Une trentaine de participant·es ont répondu présent·es, prêt·es à questionner, échanger et pourquoi pas, se confronter à l’inconfort de se situer, de saisir les dynamiques patriarcales qui se rejouent aussi dans nos relations amicales. 


Après avoir posé le cadre et laissé à chacun·e la possibilité de se présenter brièvement, nous avons “brisé la glace” avec son/sa voisin·e en posant une première question plus personnelle. Régulièrement lors des mensuelles nous essayons des petites choses au niveau de l’animation ; cette fois, nous avons proposé une liste de questions pour soutenir le travail conversationnel et rentrer tout de suite au cœur du sujet. À vous de nous dire si c’était un plus ou non ! Voici la liste des questions proposées. 


Nous nous sommes ensuite dispersé·es dans l’espace afin de former des tables de conversations et de creuser les questions qui demandaient à l’être, à travers nos expériences. Plusieurs ont été abordées. Vous trouverez ci-dessous, en vrac et de façon bien incomplète, une idée de ce qu’a  pu être le contenu de ces échanges.

  • Les frontières entre amis et potes : Comment distinguer ces deux types de relations ? La profondeur des sentiments et l’intensité émotionnelle jouent-elles un rôle-clé ? Quelles émotions ressentons-nous dans l’amitié, absentes des autres relations que nous avons? Qu’est-ce qui fait qu'une relation devient plus « significative » à nos yeux, est-ce que l'amitié est liée à une forme de proximité émotionnelle ? Pour beaucoup la différence se cristallise principalement autour de la capacité à partager ses vulnérabilités sans crainte. Néanmoins, masculinité et vulnérabilité sont rarement bonnes copines, comment cet apparent paradoxe prend-il alors forme dans les amitiés masculines ? 

  • La masculinité et la communication émotionnelle : Selon l’expérience de beaucoup, il est extrêmement dur de parler d’intime et d’émotions  dans les relations entre hommes. Ceux qui s’y essaient disent : « il faut porter des gants de boxe » pour aborder des sujets sensibles avec eux. Plusieurs participants ont insisté sur l’importance d’apprendre à dire ce que l’on ressent sans détour ni peur de perdre la face. Néanmoins, beaucoup ont aussi insisté sur le manque d’outils dont ils disposaient pour ce faire, ou d’une crainte que ça soit mal accueilli.

  • Les “boys clubs : On a beau être un mec qui se déconstruit, qui cherche à identifier et à inhiber les comportements dominants ou violents dans sa vie, parfois on entretient des liens avec des « boys clubs bien problématiques » (pour reprendre les mots d’un participant). Parfois rassemblés autour d’une pratique sportive, parfois dans des groupes affinitaires « avec lesquels on s’amuse », les participants se posent néanmoins de nombreuses questions. « Quelle part d’eux les autres laissent au vestiaire pour pouvoir participer à ces dynamiques ? » On parle des violences concrètes qui sont perpétrées dans ces groupes, sur ses membres et vers l’extérieur. Comment désobéir à ces codes oppressifs et construire un maillage relationnel plus vertueux entre hommes ? Quelqu’un partage : 


« Dans les espaces masculins, on dit “moi je moi je”, on énonce des faits, on est dans la démonstration, dans la compétition. En soirée, on s’amuse mais c’est superficiel. À la fin de la soirée, je me dis : “à quoi bon?”. Quand j’invite des gens chez moi, j’invite toujours 6 à 8 personnes parce que sinon c’est trop intime. Maintenant quand je suis invité à des soirées, j’y vais plus, j’ai la flemme. Mais alors on va où ? Où est-ce qu’on s’amuse ? »


Pour beaucoup, le “boys club” est un espace de détente, sans problèmes apparents, où la vulnérabilité n’a pas sa place. On comprend qu’il puisse donc être perçu comme « apaisant » pour certains puisqu’il n’y a jamais de problème (les problèmes sont laissés au seuil, dehors, dans les espaces partagés avec des femmes), mais aussi, finalement, vachement limitant pour construire de la profondeur. Cette réflexion sur le “boys club” nous a amené·es à nous questionner : ces amitiés masculines de groupe sont-elles seulement sauvables ? « Le monde se porterait mieux si ces groupes disparaissaient, je crois » dit un participant. En s’appuyant sur l’ouvrage de Carol Gilligan Pourquoi le patriarcat ?, nous avons exploré l'idée que les hommes, façonnés par le patriarcat, s'auto-sabotent pour éviter de se dévoiler. Cette tendance à la dissimulation soulève des interrogations : comment les hommes peuvent-ils créer des relations sincères et stables dans ce contexte ? Comment influencer positivement les dynamiques des groupes masculins ?


Une piste évoquée consiste à développer d’autres compétences relationnelles à travers des amitiés avec des personnes sexisées, puis à les transférer dans des espaces masculins en choisissant des hommes avec qui investir des relations différentes (d’abord en dehors des groupes et puis, cela peut construire les possibilités de changer les dynamiques dans le groupe). Les échanges ont montré que lorsque l’on prend des risques en posant une question personnelle ou en refusant des blagues déplacées, la réponse peut être positive (et le prix à payer n’est pas si grand que ce que l’on craint).


Aussi, la question de la dynamique de pouvoir dans les amitiés masculines est ressortie comme centrale : comment les identifier et les dépasser pour construire des relations égalitaires ? Un dilemme a émergé : faut-il fuir ce type de relations ou y persévérer pour les transformer ? Cette tension a été illustrée par le comportement de certains hommes, adorables en privé mais dominateurs en groupe, ce qui soulève la question des codes implicites du “boys club et des défis à en sortir.


Les échanges ce soir-là ont révélé la complexité des amitiés masculines, souvent marquées par des règles tacites et des dynamiques de pouvoir difficiles à dénouer. Malgré les obstacles, une volonté de transformation était présente : l’idée d'ancrer ces amitiés dans des relations plus émotionnelles et sincères a été largement partagée. 

Nous repartons, comme chaque mensuelle, reconnaissant·es de ces échanges, de ces sourires et questionnements. Frustré·es par le manque de temps que pour déplier tout ça, évidemment.  



Conférence gesticulée : C'est qui l'bonhomme ?

C’était une première pour La Bonne Poire et ça a été une grande réussite : en ce mois d’octobre, nous avons accueilli la conférence gesticulée “C’est qui l’bonhomme ?” de Nico, formé par la coopérative L’Étincelle. Nous étions une petite soixantaine, avec beaucoup de nouvelles têtes, et c’était fort réjouissant !


Dès le début, Nico nous prévient : « c’est un espace de soin et d’émancipation collective ». Son intention, c’est aussi de s’adresser aux hommes pour les sortir de l’isolement, pour qu’ils s’approprient collectivement leurs questionnements sur leur masculinité, leur socialisation de genre, les effets que cette dernière a sur leur vie aujourd’hui - comme le projet de La Bonne Poire finalement 😉


La conférence tient en deux grandes parties. La première parle de lui, Nico, né garçon en 1985 : « Sans grande surprise, je reçois une éducation patriarcale me destinant à être un homme, un vrai. Une éducation renforcée afin de silencier ma sensibilité débordante. » Lorsqu’il a 11 ans, son père tombe gravement malade : celui-ci perd son image infaillible. Nico navigue alors entre injonctions viriles déjà intégrées et ce nouveau modèle de père faillible (et donc défaillant sur le plan de la masculinité), sur un chemin mêlant stratégies de survie et autodestruction jusqu’à un effondrement généralisé à trente-deux ans. 


La seconde partie est plus joyeuse. C’est celle de la guérison, de la (ré)appropriation de son intimité, de sa conscientisation politique, de ses écueils et de ses pistes d’émancipation, sans jamais dresser la fameuse ligne de démarcation entre “eux” et “nous”. Dans la discussion de fin, plusieurs ont souligné l’importance des contre-récits à une socialisation masculine patriarcale, des narratifs positifs et des mythologies enthousiasmantes. Et c’est pile ce que Nico a proposé en nous amenant à revivre son cheminement d’émancipation en nous baladant sur une carte représentant les multiples étapes par lesquelles il est passé - la mer des émotions, le volcan de la colère, le jardins des mille pardons, etc. - et de quels outils il s’est emparé - le jogging de la vulnérabilité, le bâton de l’humilité, notamment. Bref, un horizon dans lequel voyager pour apprendre à remettre en question son éducation “de bonhomme”. On ne vous en dira pas plus pour vous laisser l’occasion de découvrir son univers une prochaine fois. Comme toutes les bonnes histoires, il ne faut pas tout dévoiler !  


Beaucoup de belles choses ont été dites durant l'échange post-conférence. On ne pourra pas tout partager ici. Mais on aimerait vous transmettre encore un point important qui a été déposé ce soir-là. Cette soirée nous a permis de faire des liens entre théorie et expériences personnelles, entre savoirs froids et savoirs chauds. Cette conférence est jouée par un homme qui raconte son parcours de socialisation masculine tout au long de sa vie. Et ça, ce n’est pas rien en termes de représentation et d’incarnation. « C’est pas parce que je lis un livre de cuisine que je sais cuisiner » a dit un participant. Et c’est juste. Les savoirs froids, c’est pas pareil que les savoirs chauds. C’est pas parce qu’on sait quelque chose théoriquement, froidement, rationnellement, que l’on va l’incarner chaudement ni que l’on va relier nos savoirs à nos expériences. Et, à La Bonne Poire, on pense que cet aller-retour entre ces différents types de savoirs est précieux. D’ailleurs, un autre participant soulignait qu’« accumuler un savoir froid, c’est encore performer la virilité » par un apprentissage “rationnel” et “scientifique”. Pour finir, on vous laisse avec quelques questions en suspens ou témoignages que certain·es d’entre vous ont adressés ce soir-là : 

  • « Une fois qu’on est embarqué dans le voyage dans la masculinité, pourquoi certains font le choix de rester et d’autres de quitter cette masculinité ? Quels éléments jouent dans cette décision ? »

  • « Deux chemins m’ont fait bouger : l’inconfort et la violence, et puis la douceur et la bienveillance. »

  • « Pourquoi mes amis ne sont pas ici ? » 

  • « Comment faire pour accélérer le processus ? ». Et sur une même note, « comment rendre tout ce cheminement plus accessible ? »




# Nos prochains événements

La mensuelle de novembre : la honte doit changer de camp

« La honte doit changer de camp ». C’est ce que Gisèle Pélicot disait il y a environ deux mois, au début du procès des vi*ls de Mazan. Depuis, on s’interroge sur l’itinéraire de cette honte, comment les hommes s’emparent de cet événement ? Est-ce qu’il les déplace ? On a envie de prendre ce contexte comme un tremplin pour aborder un sujet complexe et inconfortable : la honte. De quoi la honte est-elle le signe ? Dans quelles circonstances ressent-on de la honte ? Quels liens existent entre honte et masculinités ? 


Si tu ne sais pas encore ce qu’est une mensuelle et que tu veux en savoir plus sur ce format, c’est par ici.


Infos pratiques

  • Quand ? Le mardi 12 novembre 2024

  • Ouverture des portes à 18h30, début de l’activité à 19h et fermeture à 22h.

  • Où ? À  La Vieille Chéchette (2 rue du Monténégro - 1060 Saint-Gilles)

  • ​​Pour qui ? Nous espérons que cette activité touche principalement des hommes. Si tu es intéressé·e et que tu n'es pas un homme, tu es lae bienvenu·e ! Mais c'est encore mieux si tu viens accompagné·e :) 

  • Le nombre de places est limité : inscription via ce formulaire.

  • Prix libre et conscient

  • Événement Facebook 



Arpentage : La conversation des sexes. Philosophie du consentement de Manon Garcia

Ces dernières semaines, on a beaucoup entendu parler de consentement, avec l’affaire des vi*ls de Mazan. On s’est dit qu’il était temps de s’emparer collectivement d’un livre qui traite de ce sujet-là. C’est pourquoi, on vous invite à lire ensemble La conversation des sexes. Philosophie du consentement de la philosophe féministe Manon Garcia. 


Un arpentage, c’est quoi ? L’arpentage est une méthode de lecture d'un ouvrage à plusieurs. Le livre est d'abord déchiré en autant de parties que le groupe compte de participant·e·s. Chaque partie du livre est ensuite distribuée. Chaque personne lit son extrait et après, on en discute. L'enjeu est d'emmagasiner l'essence d'un livre et de se le réapproprier collectivement sur un temps limité. Cette méthode est un outil classique de l'éducation populaire, utilisé notamment dans le monde ouvrier afin d'accumuler du savoir critique en groupe.


Quatrième de couverture

« L’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo ont mis la question des violences sexuelles au premier plan. Depuis, le consentement renvoie naturellement au consentement sexuel et amoureux, envisagé comme un sésame de l’égalité entre femmes et hommes. Pourtant, il est bien difficile à définir, et soulève trois problèmes. Le problème juridique, bien connu de celles et ceux qui suivent l’actualité, peut être résumé ainsi : que faire pour que les cas de viol, d’agression et de harcèlement sexuels soient efficacement punis ? Le deuxième problème est moral : comment penser des relations amoureuses et sexuelles qui ne soient pas fondées sur des normes sociales sexistes et inégalitaires ? Enfin, le problème politique : comment ne pas reconduire les injustices de genre qui se manifestent dans les rapports amoureux et sexuels ?

La magistrale analyse du consentement que propose Manon Garcia revisite notre héritage philosophique, plongeant au cœur de la tradition libérale, mettant à nu ses impensés et ses limites. De John Locke aux théoriciennes féministes françaises et américaines, en passant par Michel Foucault et les débats sur la pratique du BDSM, c’est une nouvelle cartographie politique de nos vies privées que dessine cet essai novateur. Au terme de ce livre, il s’agira en somme, pour reprendre la formule de Gloria Steinem, d’« érotiser l’égalité » plutôt que la domination : en ce sens, le consentement sexuel, conçu comme conversation érotique, est sans doute l’avenir de l’amour et du sexe. »


Infos pratiques

  • Quand ? Le mercredi 20 novembre 2024

  • Ouverture des portes à 18h30, début de l’activité à 19h et fermeture à 22h.

  • Où ? À l’Atelier TiPi (133 rue du Viaduc - 1050 Ixelles)

  • ​​Pour qui ? Nous espérons que cette activité touche principalement des hommes. Si tu es intéressé·e et que tu n'es pas un homme, tu es lae bienvenu·e ! Mais c'est encore mieux si tu viens accompagné·e :) 

  • Le nombre de places est limité : inscription via ce formulaire.

  • Prix libre et conscient

  • Événement Facebook 



Chantier : Agressions # 1

[Cette description d’événement est plus longue que d’habitude : si celui-ci vous intéresse, il est important de la lire intégralement].


Comment répondre, à l’échelle de nos collectifs (qu’ils soient des cercles amicaux, des groupes militants ou des associations), à l’ampleur des violences sexuelles qui sévissent structurellement ? Que vous en soyez conscient·es ou non, les espaces que vous fréquentez sont traversés par ces questions. Qui prend en charge ces situations récurrentes ? Qui se forme pour tenter d’y apporter une réponse satisfaisante, par laquelle on ne balayerait pas les difficultés sous le tapis, dans laquelle on ne laisserait pas tout le tissu social se déchirer, dans laquelle on ne finirait pas épuisé·es et amer·es après avoir tenté de sauver les pots cassés ? 


On avait lancé en 2023 un premier cycle “Qu’est-ce qu’on fait des agressions ?”, qui n’a pas été mené jusqu’au bout pour cause de ✨burnout professionnel ✨. On n’a pas cessé depuis lors de se former et de réfléchir à ces questions, et on revient cette année avec l’envie de se retrousser les manches et de plonger les mains dans le cambouis des agressions avec une nouvelle série d’ateliers. À l’inverse de notre précédente tentative, nous n’allons pas attaquer le problème par “le haut” : cette fois-ci, nous aimerions partir de situations concrètes, amenées par des participant·es, pour mettre en commun nos expériences et identifier ensemble nos manques d’outils et nos besoins pour faire mieux.


Objectifs : 

  • cibler les manquements et les besoin afin d’y répondre ;

  • soutenir et apporter des ressources aux personnes qui cherchent à prendre une part active dans la gestion de conflits et la prise en charge de préjudices ;

  • former un groupe de travail pour rassembler les énergies qui sont déployées dans des espaces différents. 


On cherche à créer un groupe de travail pour mettre en commun nos bonnes pratiques et nos points d’attention pour mieux appréhender les situations futures !


Nous n’ambitionnons pas de résoudre quoi que ce soit ni d’apporter des solutions toutes faites, mais bien de créer des espaces d’éducation, de réflexions, d’échanges, de travail collectif sur cette question devenue sujet de société.


Pour qui ? 

  • Les activités de La Bonne Poire visent un public principalement masculin. Si tu n’es pas un homme mais que ça t’intéresse, tu es lae bienvenu·e ! Mais c’est encore mieux si tu viens accompagné·e 🙂

  • Plus précisément les activités autour du thème des agressions visent à donner de la visibilité à tout un travail de gestion de conflit, de prise en charge de préjudices et souvent de gestion de crise qui est réalisé dans des collectifs. On aimerait convier particulièrement les personnes qui : 

  • se sont déjà impliquées et recherchent de la mise en commun et des ressources,

  • ne se sont jamais impliquées parce qu’elles ne sauraient pas quoi faire ou auraient peur de mal faire et ont besoin de se former.


Typiquement, les personnes sexisées ont tendance à être plus impliquées dans la prise en charge des violences sexuelles. On aimerait les inviter à venir avec une autre personne de leur cercle, afin de partager l’expérience, l’attention et le travail que cela représente. 


Attention : il s’agit d’un espace de réflexion et de formation et non d’un espace de médiation victime-agresseur ou de justice réparatrice. Si vous êtes directement concerné·es présentement par une histoire d’agression ou de violence sexuelle et que vous cherchez du soutien, ceci n’est pas un endroit adapté.


Infos pratiques

  • Quand ? Le lundi 25 novembre 2024

  • Ouverture des portes à 18h30, début de l’activité à 19h et fermeture à 22h.

  • Où ? Au DK (70b rue de Danemark - 1060 Saint-Gilles)

  • ​​Le nombre de places est limité : inscription via ce formulaire.

  • Prix libre et conscient

  • Événement Facebook 




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