top of page

Newsletter #5

Les beaux jours reviennent, l’été approche et la pause estivale de La Bonne Poire avec. L’occasion pour nous de revenir sur nos derniers événements et de vous proposer une dernière rencontre avant les vacances.



#1 Retours de la soirée papote d'avril

Le jeudi 21 avril, nous nous retrouvions pour une soirée papote. Pas de grandes ambitions, simplement se retrouver pour certains, se rencontrer pour d’autres, où simplement se laisser porter par la curiosité de savoir ce qu’il se passe à La Bonne Poire. La consigne était simple: de quoi souhaitez-vous parler et qui, parmi les livres vivants que nous sommes, souhaite partager cette discussion/réflexion. Des petits îlots se sont formés, et on a sauté dedans ! Nous avons parlé de couple, de masculinisme, de rapport au père, des émotions, de comment parler de soi; le tout dans le respect et la convivialité. Chacun a fait son petit bout de chemin, avec ses failles, ses difficultés, ses envies et interrogations. Nous avons en tout cas passé un bon moment et vous remercions pour vos partages, votre souplesse, vos retours et vos questions. #2 L'arpentage du "Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes"

Un mois plus tard, le 19 mai, nous avons réalisé notre deuxième arpentage avec pour livre “Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes” de la philosophe Olivia Gazalé. Elle y propose une histoire de la notion de la virilité, mais aussi une analyse de celle-ci via les 4 axes de réflexion que sont la paternité, la guerre, les luttes féministes et le travail.

Les interventions de chacun·e ont permis de questionner la multiplicité de la virilité. Cette lecture collective a pu susciter quelques frustrations de ne pas avoir accès aux détails mais a donc créé l’envie de s’y plonger intégralement.

L'arpentage, c'est quoi ? Pour celleux qui n’en ont jamais entendu parler, l’arpentage est une méthode de lecture d'un ouvrage à plusieurs. Le livre est d'abord découpé en autant de parties que le groupe compte de personnes. Chaque partie du livre est ensuite distribuée. Puis, chaque personne autour de la table lit son extrait et le réexplique auprès du groupe. L'enjeu est d'emmagasiner l'essence d'un livre sans avoir dû y passer des heures et des heures. Cette méthode est un outil classique de l'éducation populaire, utilisé notamment dans le monde ouvrier afin d'accumuler du savoir critique en groupe.

Présentation du bouquin (par l’éditeur) Olivia Gazalé est philosophe, enseignante, essayiste et s’est penchée sur cette grande histoire de la virilité afin de saisir et déjouer les rouages de ce qui nous enferme plus souvent que ne nous libère. Selon elle, l'homme se trouve lui-même piégé par la virilité qui lui a permis d'assurer sa suprématie et de justifier l'infériorité de la femme, car inquiet quant à son identité sexuée, l'homme est pris par un « sentiment permanent de menace, de vulnérabilité ».

Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité? C’est la question que se pose Gazalé, et celle-ci nous invite à la redécouverte d’une histoire du féminin et du masculin.








Selon, elle, pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (le « sous-homme », l'étranger ...).

En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l'appétit de conquête et l'instinct guerrier, il a justifié et organisé l'asservissement des femmes, mais il s'est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l'impuissance et à honnir l'effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et « devenir un homme » un processus extrêmement coûteux.

Ce qui a émergé de notre rencontre

Lors de cette soirée, nous avons assez vite décollé de l’ouvrage lui-même pour le faire résonner avec nos propres questions.. Nous avons abordé l’idée que la virilité est finalement le fruit d’un dressage des hommes, de certaines violences : les hommes seraient in fine dominés par leur propre domination. Nous sommes tous reliés par quelque chose de douloureux et que de s’y confronter est difficile. C’est peut-être une des raisons qui nous a fait emprunter des chemins de discussions assez théoriques et abstraits, car il était difficile de vraiment faire face à ce que le mythe de la virilité fait de chacun d’entre nous dans l’intime. Un des avatars de la virilité que Gazalé expose est celui du guerrier, de la guerre. Mais comment combattre la virilité sans reproduire des schémas guerriers, virils ? Quels ethos (manières d’être) construire pour ne pas tomber dans le piège de ce contre quoi on lutte ? Accepter de faire des erreurs, de reproduire des comportements ancrés très profondément en nous, et accepter d’à chaque fois y faire face, se remettre en question et entendre les critiques. On ne peut gagner qu’en perdant; “si on ne prend pas des claques, c’est qu’on en met” ;-)

Le livre nous a donné un support pour aborder des thématiques diversifiées, parlant du désir, du regard des autres, d’être vu comme un prédateur et d’essayer de construire autre chose. Comment ne pas se fatiguer en essayant encore ? “Il y a vraiment moyen de faire mieux, et ça, c’est réjouissant.”

Merci à toustes encore pour votre participation, pour vos partages et vos contributions éclairantes à cette réflexion collective !

#3 Et pour la suite?

Nous vous proposons le 15 juin une dernière rencontre avant une pause estivale. Ce sera l’occasion de clôturer l’année de manière à la fois festive et détendue, et aussi en faisant le point : finalement, entre notre première rencontre et maintenant que s’est-il passé ? Avons-nous avancé sur la voie que nous avions tracée, nos attentes ont-elles été rencontrées ? Que retient-on de ce premier bout de chemin ensemble, et qu’est-ce qu’on aimerait voir émerger pour l’année prochaine ? Nous croyons que les moments où nous mettons en commun nos perspectives, nos vigilances, nos critiques et nos espérances pour la suite sont une manière de poser des balises, et de continuer à avancer ensemble. Pour que la convivialité soit au rendez-vous, nous vous proposons une auberge espagnole où chacun·e apporte quelque chose à manger et à boire à partager. La soirée aura lieu dans un jardin, à Ixelles. Pour s'inscrire et retrouver les informations pratiques : voir notre événement Facebook.


#4 Quelques recommandations pour la route

Autour du livre d’Olivia Gazalé

  • Dans l'émission radio Les Chemins de la Philosophie, Olivia Gazalé explique pourquoi elle aspire à une refondation de l'identité masculine. La virilité est-elle un mythe? Naît-on homme, ou le devient-on? La crise de la masculinité est-elle la conséquence des luttes féministes?

  • Dans cet épisode des Couilles sur la Table, il est question de pénis, phallus et de testicules. Trop gros, trop petits, vigoureux ou mous : pourquoi les organes génitaux masculins (et leurs fonctions) font-ils l’objet d’une telle obsession? Les Romains étaient obsédés par leurs sexes et ne cessaient de se traiter d’impuissants ; en France, il a existé pendant plusieurs siècles un Tribunal de l’Impuissance ; et aujourd’hui encore, il est souvent question de couilles dans la vie politique… Réponses et histoires fascinantes avec Olivia Gazalé.

  • Le passage d'Olivia Gazalé dans La Grande Librairie : et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité?

Autour des émotions

  • Pourquoi les hommes ne pleurent pas? Avez-vous souvent vu les hommes de votre entourage ou de votre famille pleurer? De joie, de tristesse, d’agacement, de soulagement? Dans ce podcast, plusieurs hommes racontent leur rapport aux larmes et des expert·es tentent de déconstruire cette rétention émotionnelle.

  • La pudeur émotionnelle au coeur d'une émission : Parler de sujets sensibles, même avec tes propres ami·es vous met mal à l’aise? Ou à l’inverse, peut-être es-tu capable d’aborder les sujets les plus intimes de ta vie, devant des inconnus, sans aucune gêne? Tu es terrifié·e par la nudité, le passage obligé aux vestiaires, en allant à la piscine ou à la salle de sport? Qu’est-ce que la mise à nu d’un corps ou d’une émotion révèle vraiment de nous? La pudeur est-elle une vertu ou un mal-être? Est-ce un sentiment universel ou une construction sociale?

  • L’hypersensibilité, est-elle une affaire de genre ? est la question posée dans cet épisode de podcast, alors qu'entre 10 et 35% de la population serait hypersensible.

  • L'incontournable livre “La volonté de changer. Les hommes, la masculinité et l’amour” de bell hooks.

  • Parce qu'ils prennent plus de place et font plus de bruit, les individus extravertis sont considérés comme la norme. La société laisse peu de place aux personnalités introverties, souvent considérées avec mépris ou indifférence. Mais le genre joue également un rôle dans la façon dont l'introversion est prise en compte. Comment les hommes introvertis sont-ils perçus? Doivent-ils lutter contre leur nature ou au contraire cultiver cette précieuse différence?

  • Faire preuve d'empathie, c'est tenter de savoir ce que ressent autrui. Une qualité résolument féminine, souvent enseignée aux petites filles mais laissée de côté dans l'éducation des garçons. Et si le temps était venu de faire face au manque d’empathie?

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page